Décembre 2016
— Notre top 10 pour un week-end prolongé —
Milan est souvent oubliée des parcours touristiques. C'est bien mal connaître son dynamisme, son magnifique Duomo et surtout ses environs, avec Bergame, les lacs de Côme, Garde, Majeur... Parfait
pour déconnecter !
Milan, c'est branché. C'est la ville de la mode, l'une des plus importantes du Nord de l'Italie, ayant bénéficié de l'exposition universelle en 2015. Les logements sont donc assez relevés niveau
prix. Pour un week-end, l'hôtel ayant ma préférence sur une courte période, il n'est pas indispensable de loger dans le centre historique "touristique" pour en profiter car le métro est très
pratique.
Nous avons décidé de loger autour de la gare. On le concède, c'est loin d'être le plus beau quartier, mais eu égard de l'organisation attendue de notre week-end, le fait de pouvoir être à 5
minutes de marche de Milano Centrale était un énorme avantage. Nous avons réservé 4 nuits dans le Biocity
Hotel de Milan, à équidistance de deux stations métros de la ligne jaune (Centrale et Sondrio). Cet hôtel est 100% bio, du petit-déjeuner à la peinture de la chambre. Accueil très agréable,
jamais intrusif mais toujours serviable. La chambre est spacieuse, bien équipée, dotée d'une salle de bains axée "chromathérapie". Le petit-déjeuner offre tous les classiques et de bons gâteaux
faits maison... comme la torta de la nonna ! Je recommande vivement cet hôtel, au prix modique pour Milan (avec la taxe de séjour, 334€ les 4 nuits avec petits-déjeuners). Incomparable !
Le duomo, c'est l'emblème de Milan. La cathédrale de la capitale lombarde est une des quatre plus grande d'Europe avec Londres, Séville et Rome. Le résultat extérieur est exceptionnelle. C'est
une tuerie ! Les dimensions sont colossales et l'ornementation totalement exubérante. Quand on sort du métro, on ne voit que ça. Et plus on s'approche, plus c'est impressionnant. La façade a vu
passer des artistes français, lombards, hollandais, allemands, flamands, toscans.. et le résultat se voit. Le portail est rempli de sculptures plus fines les unes que les autres. Au total, ce
sont près de 3 400 statues qui agrémentent le duomo. Il aura fallu sept siècles pour la construire.
Pour pouvoir visiter le duomo, il faut se rendre sur le côté afin de pouvoir acheter des tickets. Je recommande le pass "à pied" qui vous permet de monter aux terrasses. Les marches ne sont pas
difficiles, pas nombreuses (moins de 200) et elles sont régulières (13€). Vous pourrez visiter la crypte, les restes archéologiques des précédentes églises détruites, les traces romaines et la
terrasse. L'intérieur est vaste avec d'impressionnantes colonnes. Une forêt de colonnes devrions-nous dire. Les vitraux dans l'abside sont frappants et quelques sculptures dans le transept
ressortent clairement du lot, en particulier le Saint-Barthélemy écorché portant son propre corps réalisé par Marco d'Agrate.
Et puis il y a les terrasses. C'est le genre de visites qui plaisent à tout le monde. C'est attractif, comme un petit plus et la vue sur tout Milan est exceptionnelle. La vue sur les Alpes, la
place du Duomo, et les nouveaux buildings vaut vraiment le coup et on peut y rester longtemps. Je vous ai mis une petite vidéo pour vous faire vivre ce moment !
Je n'avais pas trop envie de m'enfermer dans les musées pour une fois ! Mais deux musées à Milan me tentaient bien, à savoir la Pinacoteca di Brera et le musée du Novecento. Mais perso,
après avoir visité pas mal d'églises et le Duomo, j'en avais ma claque du patrimoine religieux ! J'ai donc opté pour le Novecento.
Qu'en pensez ? Un beau bâtiment extérieur d'architecture rationaliste (commencé sous Mussolini mais terminé en 1956). L'ensemble produit par le Duomo, le musée et la galerie est du plus bel
effet. L'architecture intérieure est contemporaine et de bon aloi. C'est un musée d'art contemporain... j'adore, mais je reconnais que souvent, ils ne sont pas accessible car ils ne sont pas
capables de se mettre au niveau des publics en matérialisant le fait que les oeuvres en "cassent d'autres", des courants en contredisent d'autres ou font référence à une autre époque. Il n'y a
pas forcément d'explication des enjeux ou des outils vous permettant d'aller plus loin. Je suis moyennement d'accord avec la notion de "choc esthétique" où l'oeuvre se suffit à elle-même.
La médiation accompagnée d'outils (par forcément humains d'ailleurs) vous permet un deuxième émerveillement car l'émotion accompagnée de la compréhension est la base d'une apprentissage
intelligent de la démarche artistique et du plaisir qu'on peut en tirer.
A l'intérieur, de très belles oeuvres sont proposées aux visiteurs... L'oeuvre phare de Giuseppe Pelliza da Volpedo, Il quarto
stato, est visible sans payer avec son magnifique jeu divisionniste. Dans le musée, il y a plusieurs parties intéressantes. Premièrement, vous
pourrez découvrir quelques belles oeuvres de Modigliani, Picasso, Braque, Kandinsky dans la collection Jucker au tout début des collections permanentes. Ensuite, vous pourrez vous pencher
sur le courant futuriste, fan de vitesse, de bruit et du monde urbain avec quelques oeuvres d'Umberto Boccioni et de Giacomo Bella. Il y a également un petit espace consacré à Giorgio De Chirico.
Enfin, il y a de belles pièces post années 1950 avec la merde d'artiste de Pieron Manzoni et de très belles oeuvres du mouvement cinétique. J'ai adoré celle de Paolo Scirpa, Ludoscopio, qui vous plonge dans un puit de lumière rouge sans fond (ou avec ?).
Ce musée est vraiment sympa pour les personnes qui aiment l'art contemporain et qui peuvent s'intéresser aux courants italiens du futurisme et le l'art povera. Il faut avoir de l'ouverture
d'esprit sinon on s'ennuiera. Je regrette par contre le prix élevé (10€) alors qu'il était annoncé sur des guides 2017 à 5€... grosse inflation.
Cette galerie m'a rapidement fait penser à la napolitaine Umberto I. Même verrière, même type de sol... mais beaucoup plus d'ambiance à celle de Milan. Ici on vient lécher les vitrines (car pour
acheter, on repassera, j'ai du mal à imaginer qu'on peut claquer un tout petit sac de marque). Les plus grosse industries du luxe se répartissent l'espace et c'est clairement la haute société qui
en profite (et on la laisse !). Pourtant, il y a quelques petites boutiques presque désuètes au charme fou. Surnommée "le salon de Milan", la galerie est devenue incontournable pour une
déambulation. Il y fait très froid en hiver mais les décorations sont du plus bel effet, surtout au niveau de la verrière haute de cinquante mètres.
La Scala... ce nom est mondialement connu et est une référence absolue dans le monde de l'opéra, du théâtre et de la musique. J'ai déjà visité quelques belles salle comme la Fenice à Venise...
mais sans spectacle. Hors de question de voir la Scala sans spectacle. Au départ, je souhaitais voir un opéra... mais sur mes dates de week-end, c'était la première de Roméo et Juliette...
intouchable financièrement. Je me suis donc rabattu sur un récital d'Anita Rachvelishvili et de David Aladashvili.
Pour revivre notre expérience à la scala, c'est ici !
Une des traditions toujours très vivace à Milan est l'aperitivo. Le principe est simple : vous payez un verre et vous pouvez aller taper dans le buffet, et ce à volonté ! Pratique
pour manger à pas cher et boire un verre. Je vous conseille d'aller tout près du Duomo à Al Cantinone, très grand - et
bon - restaurant dans le centre (c'est rare).
Quand vous arrivez le soir, entre 18 et 21h on vous demande si vous voulez l'aperitivo ou le dîner. Le choix est vite fait ! Vous demandez au bar le verre que vous voulez pour 10€ pièce.
Le deuxième verre est à 5€. En gros, vous buvez deux verres et pouvez manger de tout pour 15€ (charcuterie, pizzas, crudités, la photo présente bien !)... Bon plan pour les fauchés et faire comme
les locaux (ce qui ne va pas forcément ensemble d'ailleurs) ! Le midi, ils proposent même un déjeuner rapide (primo et secondo + contorni) pour 9€ sans la boisson. Le patron est très agréable à
l'image de ses employés ! Foncez-y !
Si vous avez envie de marcher sans voir trop de voitures (je hais la voiture en ville, c'est d'un autre temps, vive les transports en commun), je vous conseille d'aller vous balader dans le quartier de Brera. C'est l'ambiance bobo par excellence car le quartier alterne bons restaurants, galeries d'art, musées, petites boutiques hors de prix... Une académie d'art y a été fondée au XVIIIè siècle qui est aujourd'hui la Pinacoteca di Brera. C'est un des plus grands musées d'Italie avec beaucoup de peintures religieuses des maîtres du genre.
Vous pourrez continuer jusqu'au Parc Sempione qui se situe derrière le château des Sforza. Il est sympa d'y déambuler hormis un nombre incalculable de vendeur de perches à selfie et autres attrapes touristes, ce qui me fatigue grandement. Je n'ai rien contre ces gens qui sont contraints de faire cela. Mais non, c'est NON ! Vous arriverez jusqu'au magnifique Arco della Pace.
La Cène de Léonard de Vinci est un grand classique de l'histoire de l'art. Tant mieux, la fresque est à Milan. Léonard de Vinci est un génie. Mais sur le coup, faire une fresque dans un lieu
humide tel que l'église Santa Maria Della Grazie n'était pas une bonne idée pour la conservation ! Un bon cas d'école. Reprise maintes et maintes fois, elle bénéficie dorénavant d'une
restauration enviable et d'un éclairage adapté qui l'est tout autant. Attention, il est nécessaire de réserver très en amont pour pouvoir avoir la chance de l'observer quinze minutes...
Rendez-vous sur ce site au moins deux mois à l'avance. Vous obtiendrez un mail de réservation à présenter dans un bureau
à gauche avant l'église. Bonne organisation !
Une fois entrée, la fresque est à droite. En effet, elle envoie ! Léonard de Vinci a décidé de représenter le moment où Jésus affirme que l'un d'entre eux va le trahir... et on peut voir la
réaction de tous les apôtres. Plutôt facile à identifier, Judas est représenté avec sa bourse et se recule. Saint Pierre chuchote à l'oreille de Saint-Jean... L'artiste a réussi à jouer avec
l'architecture de l'ancien réfectoire. Bel effet ! De l'autre côté, vous pouvez découvrir une fresque ayant tout autant de valeur, La Crucifixion, de Donato Montforfano avec plein de
personnages à décrypter. Fascinant !
Quoi ! Un match de foot pile poil le dernier jour de mes vacances. Inter de Milan versus Lazio Rome.
Et en plus, une réduction de 50% grâce au Black Friday... Validation rapide dans mon esprit du match même si je savais qu'on aillait avoir bien froid et que le nez de Laetitia serait tout rouge !
Vous pouvez réserver sur le site. Attention : ils vous demandent une pièce d'identité. C'est noté sur le billet mais en France c'est rare (voire inexistant).
L'arrivée au stade se fait bien avec le Métro M5 qui vous dépose pile devant. C'est un très grand stade, c'est assez difficile pour se retrouver mais les stadiers sont très pros et sympas. Le
stade est colossal car construit dans les années 1920. La visibilité est bonne, les sièges pas (trop) inconfortables. Les tribunes sont proches du terrain (pas de piste d'athlétisme merci),
fortement inclinées et le toit permettent d'avoir une ambiance sonore vraiment chaleureuse et intense. On a eu la chance de voir un bon 3-0 avec deux superbes buts et un doublé d'Icardi. Bonne
ambiance, bonne expérience. Le couple d'asiatique à côté de nous kiffait grave !
Place au romantisme. Une des sorties traditionnelles quand on est à Milan est une virée (voire plus) vers les Lacs Italiens. Et il y a le choix : Lac Majeur, Lac de Côme, Lac de Garde, Lac
d'Orta, Lac d'Iseo... Il faudrait au moins 10 jours pour pouvoir en profiter. Mais on avait envie d'en faire un classique. En hiver, il y a beaucoup de jardins fermés et les iles Borromées sur le
Lac Majeur ne sont ouvertes que de mars à octobre. Nous avons donc décidé d'aller sur Côme en 35 minutes en train direct (entre 4,80 et 13€ selon le type de train).
La ville de Côme est plutôt sympa. Ça sent bon la station touristique au bord du lac avec des magasins sympas, ses grosses boutiques de luxe pour les Milanais ayant envie de dépenser le week-end.
Il y a de belles balades à faire dans la ville. Vous pouvez découvrir le duomo, la place... Il y a aussi l'Eglise di San Giacomo où il y avait un nombre dingue de crèches faites par des amateurs.
Certains ont une très grande créativité !
Puis vous allez réserver votre billet (une quinzaine d'euros aller par personne). La partie la plus intéressante du lac de Côme est le triangle Bellagio - Varenna - Mennagio. Le grand classique
est d'aller sur Bellagio, la plus belle des trois. Il y a des bateaux qui s'arrêtent à toutes les villes et des express. Le bateau direct pour Bellagio vous y emmènera en 50 minutes. Et là, on en
prend plein la vue. Construite en hauteur, il suffit de se laisser aller pour trouver des petites rues au charme authentique, découvrir l'église romane et trouver un point de vue sur le lac.
C'est magnifique ! Il faudrait avoir plus de temps pour le faire. On peut largement y consacrer des vacances en entier !
Une de mes collègues de boulot, Lara "la spécialiste cinéma art et essai" est italienne... et de Bergame. Elle m'avait chaudement recommandé d'aller dans sa ville natale afin de voir "une vraie ville lombarde" avec "de la gueule". Quoi de mieux que de suivre les conseils des locaux ! Direction Bergame, avec un train de banlieue en à peine 1h... très pratique.
La ville de Bergame se divise en deux grandes parties urbaines, la ville basse, dans laquelle on arrive en train, qui a beaucoup de charme et la partie haute, que l'on aperçoit au loin et qui ressemble à un vrai décor de cinéma. Quand on déambule, la ville basse apparaît comme une ville de province moins énervée et moins "prétentieuse" que Milan. Nous avons juste traversé cette partie de la ville car on voulait se concentrer logiquement sur la città alta !
Vous aurez besoin de 15 minutes à pied, sur du faux plat, pour pouvoir atteindre le funiculaire (prix modique) et ainsi atteindre la ville haute. Une fois sorti du funiculaire, on prend une grosse claque car on arrive dans un décor assez irréel, dans son jus. Et ça va durer toute la journée car cette partie de la cité s'affirme comme un vrai décor d'opéra !
Vous vous retrouverez toujours dans cette partie de la ville totalement fortifiée (sur 5 kilomètres) et ponctuée de quatre ouvertures. Partez à la découverte des richesses de la basilique
Santa Maria Maggiore. Les portails avec des colonnes appuyées sur des dos de lion annoncent déjà la couleur. A l'intérieur, c'est fantastique : un confessionnal en bois de Fantoni du
XVIIIè siècle, des tapisseries florentines, du stuc, de l'or... On en prend plein les yeux. Vous pourrez ressortir sur la place du Duomo qui fait pâle figure en comparaison
de cette basilique. Jetez un coup d'oeil au baptistère (ne se visite pas - mais vous pouvez vous coller contre la grille), et au Campanile pour avoir une
vue sur la ville. Enfin, allez découvrir la Capelle Calleoni à la façade somptueuse et à l'intérieur tout aussi chic. De l'autre côté, vous pourrez
découvrir la place si vénérée des auteurs comme Stendhal ou des architectes comme Le Corbusier, la Piazza Vecchia. Cette place aux proportions presque parfaites accueille en son
centre une fontaine de la fin du XVIIIè siècle qui résume le caractère travailleurs des habitants dans l'histoire. En hiver, la place est plutôt vide, en été, il doit y avoir un paquet de monde.
Baladez-vous ensuite dans la ville, profitez de ces petites rues magnifiques, de la déambulation au pied des remparts pour avoir une superbe vue sur la ville basse. Pour le déjeuner, nous avons mangé la fameux stinco de maiele con polenta chez La Colombina. Le plat du jour accompagné d'eau et de café est à 13€ et le restaurant n'est fréquenté que par les locaux : bon signe ! Je recommande chaudement (dans tous les sens du terme ! Tu es bien calé). Bergame est une belle sortie à faire sur une journée dans le calme de la città alta
Alors il en pense quoi le caméléon ?
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Et vous, avez-vous déjà visité Milan ?
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