— Un petit paradis loin de tout —
J'ai longtemps hésité, pour ce premier voyage aux Canaries entre la Palma et la Gomera. Les deux semblaient être magnifiques. Certains collègues de travail m'avaient conseillé la Palma pour son côté chaleureux, d'autres la Gomera pour sa forêt. L'aspect riquiqui de la Gomera m'a séduit en premier lieu et les quelques visuels glanés sur le net ont confirmé mon intérêt pour l'île. Si je suis venu ici, c'est pour randonner et trancher radicalement avec l'ambiance lunaire de Lanzarote. Nous sommes restés 4 nuits (et donc 3 jours) à La Gomera. Cependant, il aurait fallu une journée de plus pour découvrir Valle Gran Rey (que j'ai juste aperçu en avion !). Place au récit...
— Comme sur des roulettes —
Pour voyager de Lanzarote à la Gomera, j'ai pris un billet avec la compagnie canarienne Binter Canarias. Je dois dire que j'ai été surpris du bon prix, de la rapidité des vols et de l'accueil de haute tenue à l'intérieur de l'avion. A boire, à manger, des journaux distribués, une application wifi pour écouter de la musique... pour un vol en correspondance de même pas 1h30 cumulée... Certaines compagnies devraient s'en inspirer. Rien à redire, mais n'oubliez pas que vous êtes sur une île. L'atterrissage à La Gomera nécessite d'avoir le coeur assez accroché.
Il n'y a pas à chercher. Ce sont les meilleurs aux Canaries. Pas de chichi, ni caution. Tu arrives et en 5 minutes, tu as ta voiture. Impeccable !
Nous sommes passés par un Airbnb vraiment top... mais nous allons y revenir dans le point 5 !
La Gomera est une petite île. Mais elle n'a pas de routes circulaires. Cela veut dire qu'il vous faudra remonter au centre de l'île avant de redescendre vers votre point d'intérêt. Ceci peut
vraiment vous rallonger les distances. Prévoyez une journée dans le nord de l'île, une dans le centre et une dans le sud au minimum. Une quatrième journée complète me parait intéressant pour
en profiter totalement sans trop courir. Mais ici, nous vous présenterons la Gomera de manière thématique !
Première étape pour nos randonnées ! Nous avions décidé de découvrir le nord de l'île au départ de Vallehermoso. Cette petite ville de quelques milliers d'habitants est un bon spot pour
découvrir la région crampons aux pieds. De tradition agricole, la ville s'organise autour d'une vallée profonde et de cultures en terrasse. Après s'être mis d'accord sur la durée de la
marche et le dénivelé, nous avons décidé d'aller de Vallehermoso à Los Chorros de Epina. Pour ceux qui ont le guide Rother en espagnol, cette randonnée est la numéro 40, est affichée
pour 4h45 sans les arrêts et 750 mètres de dénivelé. Pour se garer, il y a des places au centre du village !
Et c'est vrai que cela monte assez dur dès le départ mais cette ascension nous offre une vue assez folle sur la mer, la ville et ses alentours. L'objectif premier est d'atteindre la Montaña
Blanca, à une hauteur de 830 mètres. Il fait chaud avec un peu de vent, juste ce qu'il faut pour se rafraîchir. Mais une fois arrivés aux Chorros de Epina, changement de temps
radical. Du vent à décorner les boeufs et des nuages remplis d'humidité nous gèlent les côtes. Un randonneur espagnol nous avait prévenu vingt minutes avant. Heureusement, nous avions tout
l'équipement nécessaire. Nous avons mangé sur les marches du petit ermitage et le soleil est venu. Et tous, je dis absolument tous les nuages sont partis et la randonnée est passée du mode
automne à l'été caniculaire. Depuis les Chorros de Epina, la vue est incroyable. Puis il faut repartir sur la droite (le contraire de l'arrivée) et descendre la route pendant 15
minutes (sensation de se perdre, mais non, c'est ça).
Une véritable végétation méditerranéenne prend le relai avec des bruits du sud de la France. Cactus, palmiers, verdure à perte de vue. La vue est fantastique. Nous passons par
Macayo, petit lieu dit, évitons une attaque de 3 chiens enragés, tout petits mais à deux doigts de nous attaquer. Oui ! On a couru, gourde à la main en leur projetant de l'eau. Je me
suis même retrouvé sur la fesse gauche avant que la propriétaire ne daigne bouger son propre postérieur pour remettre à place les bêtes. Plus de peur que de mal.
Le conseil du Caméléon : randonnée très sympa, mais prévoir tout type de vêtement et beaucoup d'eau. On ne le dira jamais assez, prévoyez, vous êtes en
altitude, il peut tout arriver même si le temps est très clair au départ !
La Gomera n'est pas une île pour les amoureux de la baignade, c'est une évidence. Il y a quelques plages de sable assez protégées à Valle Gran Rey et à San Sebastian de la Gomera, mais les
autres restent relativement dangereuses. L'astuce, si l'envie vous prend de faire trempette, est de vous dirigez vers les piscines naturelles d'Hermigua. Situées à quelques kilomètres de
notre logement, nous les avons tentées ! Et on a bien fait car elles sont, de plus, fréquentées par les locaux. Nous y étions un dimanche de grande chaleur et c'était la sortie familiale
avant le déjeuner.
Deux possibilités pour se baigner. La partie de gauche est plus sauvage. Cela bouge pas mal avec des vagues qui peuvent parfois vous surprendre. Possibilité de plonger pour ceux qui le souhaitent car il y a assez profond et l'eau est clair. Plus à droite, il y a une véritable piscine d'eau de mer, en dur et protégée des courants. C'est assez secure pour les enfants et les personnes pas à l'aise avec la baignade en pleine mer. L'eau est bonne ! Franchement, c'est un spot hyper agréable, un incontournable !
Nous devions initialement nous rendre à Valle Gran Rey. Mais un souci technique sur la voiture (des freins qui crissaient la mort) nous a poussés à nous rendre à la capitale car
beaucoup moins loin d'Hermigua que l'autre cité. Et on doit dire qu'on est plutôt content de s'être déplacés dans cette petite "capitale". C'est la ville principale de l'île... seulement 9000
habitants vivent dans ce port qui est le premier contact avec la Gomera quand on arrive par bateau de Tenerife.
N'imaginez pas une ville truffée de monuments, ce n'est pas le cas. Il y en a quelques uns à compter sur les doigts d'une main. Mais ce qui fonctionne à San Sebastian de la Gomera, c'est son
charme. Peu de voitures déjà en dehors de l'avenue principale le long de la mer. Un bon point ! Les petites rues avec des maisons anciennes ou coloniales laissent transparaître la douceur de
vivre de cette petite bourgade. N'hésitez pas un dimanche matin à aller écouter la ferveur des canariens à la messe... et en chansons ! Derrière l'église, un quartier avec de superbes maisons
en pleine forme, ou totalement ravagées où il doit faire bon investir. Beaucoup de charme dans ces petites rues à sens unique au charme qu'il l'est tout autant. Un peu de patrimoine
avec la Torre del Conde, tour carrée 15è siècle dans un petit parc.
Deux plages sympas pour faire trempette. La première est celle la playa de San de San Sebastiàn, la principale qui propose même des cabines pour changer son maillot (pour éviter de se tordre
comme un pingouin pour changer ses habits mouillés avec une serviette qui risque de tomber à chaque instant). La deuxième plus sauvage, se trouve après le port, la playa de la Cueva. Plus
agitée, elle se révèle aussi plus confidentielle ! Bref, j'ai beaucoup aimé cette ville pour une petite balade tranquille pour ceux qui souhaitent retrouver un peu d'animation après avoir
seulement croisé quelques lézards lors de leurs randonnées.
C'est le point d'intérêt numéro 1 de l'île. En gros, la Gomera est une île aride ronde. Mais en son centre, il y a une énorme forêt de diverses variétés de lauriers. Cette dernière est
protégée au patrimoine mondial de l'UNESCO et s'étale de 800 à 1407 mètres. La forêt est épaisse, touffue voire mystique. Et disons-le nous bien, si c'est aussi vert, c'est qu'il y a une
humidité permanente. Et on le voit chaque jour à la Gomera, les sommets sont embrumés, et ça se dégage rapidement dans l'après-midi. Le parc est magnifique et seul 10% de son étendue est
visible afin de le protéger au mieux.
Ce fut notre deuxième randonnée ! Il fallait découvrir cette partie incroyable de l'île et avons choisi la randonnée qui partait du parking de Pajarito pour monter au Garajonay, descendre à
l'ermitage de Lourdes puis remonter au mirador de Tajaqué. Sur le guide de randonnées Rother, c'est la numéro 52, en version circulaire. Je recommande vivement cette randonnée. On atteint
rapidement la sommet le plus haut de la Gomera et la vue est superbe. Ensuite, on passe un long moment à descendre dans la forêt de laurier pour remonter ensuite. A la fin, on est vraiment
récompensé avec une vue incroyable sur toute l'île et sur le Teide ! Si vous voulez cumuler forêt, points culminants et petit patrimoine, cours d'eau, c'est ici !
Oui, j'aime les purs logements. Cela fait partie intégrante de mon voyage. J'aime me décontracter dans des lieux que je ne pourrais pas m'offrir en France. Pour ceci, j'ai loué à la Gomera
une maison bleue, presque adossée à la colline ! Située au coeur de la ville d'Hermigua, il a fallu tourner pour trouver l'entrée car elle est au coeur du barranco local ! A
l'arrivée, une vue incroyable sur les montagnes de la Gomera et la mer. A toutes les heures de la journée, les lumières sont incroyables. Le matin, on reste estomaqué par la différence entre
le côté mer totalement découvert et la montagne, constamment embrumée. L'après-midi, la lumière vive donne une couleur intense aux maisons accrochées à la pierre. Le soir, toute la nature
s'endort progressivement et le soleil se couche derrière les reliefs.
Visiter en vacances, c'est agréable, c'est souvent l'objectif principal du voyageur. Mais quelques fois, en profiter, c'est rester posé longtemps au petit-déjeuner, prendre un apéritif avec
des zamburiñas à la sauce viera, regarder les lézards de la Gomera se répartir leur territoire ou fêter la victoire de l'équipe de France lors de la coupe du monde 2018 !
Alors il en pense quoi le caméléon ?
Les + de La Gomera
Les - de La Gomera
Et vous, avez-vous déjà visité La Gomera ?
Vous pouvez me laisser vos remarques en commentaire !
Pepetteenvadrouille (dimanche, 18 juillet 2021 14:53)
En effet cette île a l'air si belle � ça va être difficile de choisir