Août 2017
— Notre top 10 —
J'aime beaucoup l'Italie, particulièrement quand une bonne partie des touristes estivaux sont déjà rentrés chez eux. Y règne alors une atmosphère sereine, des commerçants au sourire retrouvé et
sincère, une chaleur moindre et un apaisement des locaux qui pousse à aller à leur rencontre ou à discuter. L'Italie a aussi, contrairement à la France (ça n'engage que moi) un réseau ferré
superbe, fiable, souvent ponctuel, peu cher et qui permet d'aller partout.
J'avais réservé un vol Nantes-Milan 8 mois à l'avance pour une cinquantaine d'euros. Ensuite, j'ai pu facilement rejoindre tous les sites en train (ou à pied lors de certaines randonnées). Adieu
la voiture ! Place à une semaine de totale découverte au rythme d'un soleil de fin d'été et de spécialités culinaires italiennes. Au programme, plusieurs jours à découvrir les Cinque Terre, une
virée à Portofino et deux jours sur Gênes... Allez, je vous emmène !
Vous connaissez notre obsession pour trouver des logements pas trop chers mais assez conforts, souvent authentiques, avec une belle vue et une grande fonctionnalité. Il y a pas mal de choix pour
la Ligurie, particulièrement autour des Cinque Terre. Cependant, il est assez difficile de se loger à pas trop cher au sein des Cinque Terre. Pourtant, pari réussi ! Nous avions décidé de loger
central... Monterosso Al Mare ne nous plaisant pas, Vernazza trop touristique, notre choix s'est porté sur Corniglia.
Nous n'allons pas trop en dire puisqu'un point sera consacré à ce magnifique village de quelques centaines d'habitants. Nous avons logé à Affitacamere Le Terrazze. Situé au coeur de Corniglia, ce logement a tout pour plaire. Tout d'abord, un accueil charmant, ensuite une
situation impeccable, enfin tout l'équipement nécessaire. En effet, j'ai eu le plaisir de louer une chambre qui en fait était un appartement avec un jaccuzi sur la terrasse inférieure. Pour 120€
en plein été, c'est plus que raisonnable vu l'attractivité des Cinque Terre. Le hic (mais on le sait avant), ce sont les 377 marches pour accéder au village depuis la gare... mais franchement, ça
se fait !
Pour Gênes, changement de décor ! Il est facile de loger dans la capitale ligurienne pour pas trop cher. Ici, gros contraste. Direction la Superba (le surnom de la ville de Gênes). On a adoré le logement, dans un ancien palais, au tout départ de la vieille ville, à deux pas du métro. L'accueil a été exceptionnel, le gestionnaire est venu nous chercher car à Gênes, il y a des numéros pour les commerces et d'autres pour les logements ! Vue de dingue sur le port de Gênes. Le soir, c'est un spot parfait pour du lightpainting ! En revanche, rue très spéciale... peu (trop peu) de mixité et sensation de relative tension. J'ai été un peu choqué de la misère sociale de certaines rues du centre-ville de Gênes qui est la seule ville où j'ai clairement fait attention où je mettais les pieds après 20h... Mais pas mal de contrastes donc au final assez plaisant !
L'image que l'on a de Gênes, c'est sa grande autoroute et son port restauré. Ce dernier a profité d'un coup de neuf en 1992 pour les 500 ans de la découverte de l'Amérique par le gênois le plus connu... Christophe Colomb ! Le spot est assez sympa, particulièrement le soir. Vous pouvez aller découvrir l'aquarium (je ne l'ai pas fait, raison éthique) ou jeter un oeil à la Biosfera. Le port est très animé et le soir et est vraiment le centre des rencontres. Quelques heures en soirée seront suffisantes. La vue sur le port est magnifique, à faire depuis le Bigo ou votre logement (prévoyez une terrasse).
Pour manger, on vous recommande les yeux fermés Antica Friggitoria Carega sur la Via Sottoripa, le passage voûté aux mille ambiances. Si vous aimez le poisson, vous allez être servis ! Quoi commander ? Tout ! Mention speciale au poisson frit et surtout le calamar découpé avec huile d'olive. Mortel. Pour une quinzaine d'euros à deux, vous auriez tort de vous en priver.
Les carrugi sont les petites ruelles qui composent le centre ancien de Gênes. Derrière le port se trouve un dédale de ruelles plus ou moins belles, plus ou moins glauques...
Autant le dire tout de suite, j'ai trouvé Gênes belle, mais mal fréquentée. Ce n'est pas un mythe ! Certains teneurs de murs et le paquet de prostitués en plein après-midi, on a connu plus
glamour. Pourtant, il y a des magnifiques places et églises et c'est cela qu'il faut retenir... Pour en profiter, laissez-vous guider par votre instinct (en jetant quand même un coup d'oeil). Ce
quartier est très populaire et dynamique, avec beaucoup de commerçants et quelques bonnes adresses. Pour se régaler, il faut prendre le temps pour observer un détail, une échoppe et manger sur le
pouce dans une forcacceria. J'ai beaucoup aimé l'église San Pietro in Banchi, qui est surélevée au dessus de commerces. Parfaite restauration de la moitié de l'intérieur après le bombardement
anglais de la seconde guerre mondiale.
Mention spéciale pour les églises de Gênes, très peu "tape à l'oeil" d'extérieur (hormis la belle alternance de marbre noir et blanc). J'ai été très surpris par la beauté et la grandeur de
l'intérieur de Santa Maria Delle Vigne de style baroque. L'église du Gesu vaut aussi son pesant de cacahuètes avec un mélange or/ocre particulièrement impressionnant en fin de journée quand le
soleil vient taper dans les vitraux et ouvertures. Ne ratez pas la cathédrale à la magnifique façade rehaussée d'une grande rosace et la place qui permet de la contempler, entourée de deux lions
à la gueule attendrissante. Je me rappelle d'un guide très sympa qui nous avait abordé juste pour nous donner quelques infos. Sympa !
Pour manger un bon burger avec une super bière dans une ambiance underground, on vous incite à aller chez Groove. Bonne musique, burger veggie... très "in".
La via Garibaldi... Quel spot ! Vous savez d'entrée que ce nom ne peut être qu'une magnifique rue avec des points d'intérêt touristiques supérieurs... A Gênes, c'est clairement le cas avec une abondance, voire une orgie de musée et de palais. Dès 1528, c'est le "Siglo de oro" pour la ville, caractérisé par un fort dynamisme économique cumulé à un développement ostentatoire de l'architecture. Le long de cette rue, vous irez à la rencontre des plus beaux palais de la ville. D'élégantes façades, des jardins, des cours... c'est souvent privé, mais vous pouvez y jeter un oeil.
Et puis il y a, dans trois de ces palais, des musées. J'ai pris du bon temps dans ces institutions car il y avait peu de monde et des oeuvres plutôt intéressantes balayant une grande partie de l'histoire de l'art. Vous commencerez par le Palazzio Rosso (pour acquérir vos places). Des oeuvres italiennes, des plafonds peints, des portraits hollandais, des oeuvres assez coquines, une superbe vue depuis le mirador au tout dernier étage (exceptionnel). J'ai été très surpris du nombre de gardiens qui sont de vrais "orientateurs". Ils vous disent clairement où aller... presque à la limite de l'intrusion, même s'ils sont très polis. Vous irez ensuite dans le Palazzo bianco et terminerez au Palazzio Tursi. Le temps passe très vite, les collections sont plus ou moins intéressantes, particulièrement à Tursi. Cela reste à faire pour moins de 10€.
Cette sortie a été un vrai coup de coeur, un réel choc émotionnel et artistique. Quand on a peu de temps dans une ville, on ne pense pas forcément à aller dans ce genre de spot. Mais là ! C'est une véritable nécropole néoclassique du milieu du 19è siècle qui est l'un des plus grands d'Italie. Une tonne de sculptures, des tombes des grands fondateurs de la République, tout un ensemble de détails mortuaires et artistiques. Depuis le centre ville (piazza Caricamento), prenez le bus numéro 13. Une vingtaine de minutes suffit pour atteindre le cimetière.
Le mausolée sépare le site en deux. Il vous faudra une bonne demi-journée pour déambuler sur le site et observer l'attachement particulier des européens du sud à la mort qui n'est qu'une étape
dans la vie. Ce cimetière est un musée à ciel ouvert. Incontournable !
Bling-Bling city ! Il y a pas mal d'argent dans ce coin de l'Italie. Mais à Portofino, on tombe carrément dans l'ostentatoire ! Pour s'y rendre depuis les Cinque Terre, prenez le train (le trajet est réalisable en 1h-1h15) avec un changement à Levanto. Ensuite, une fois arrivé à la Gare de Santa Margherita Ligure, filez au bar pour acheter un ticket A/R pour Portofino (5€)... oui, il est possible d'aller à Portofino en bus pour trancher avec tout ce que vous allez voir...
Même si je ne suis pas particulièrement fan de l'étalement de richesses, je dois avouer que j'ai adoré Portofino. Tout d'abord, la route de la corniche est vraiment sympa (exception faite des plages totalement privatisées, je ne m'y ferai jamais). Au détour des virages, de superbes villas se dévoilent, quelques criques sont investies par quelques vacanciers ou locaux et des voiliers tentent de trouver leur place loin des emplacements de la ville de Portofino. Une fois descendu du bus, on arrive très vite sur la ravissante piazzeta qui descend vers la mer, entourée de ses restaurants exorbitants (l'espresso à 5€)... La balade y est pourtant hyper agréable... Pour manger, n'allez pas vous faire détrousser le portefeuille au restaurant et acheter une petite pizza et des gâteaux chez Panificio Canale. Beaucoup se plaignent de l'accueil... j'y ai été très bien servi !
Puis filez (et faites chauffer les cuisses) direction le "Castello Brown", du nom de l'ancien propriétaire. Ce dernier offre une vue splendide sur la ville de Portofino, quelques oeuvres d'art et une projection très envoutante dans la tour (avec la vidéo d'Andréa Boccelli). J'ai beaucoup apprécié la petite exposition sur les différentes stars ayant fréquenté le site... changement de génération ! Je recommande Portofino, ça vaut le coup, cumulé avec un aller-retour à San Fruttuoso !
Si vous êtes adepte des réseaux sociaux, cette abbaye est bien particulièrement bien mise en avant sur certains posts instagram qui évoquent la Ligurie. C'était un des mes objectifs lors de ce
voyage, à savoir aller à la découverte de cette abbaye et faire trempette dans cette eau turquoise qui accueille depuis 1954 le Christ des abysses, sculpture en bronze de 2,50m immergée à 17
mètres de profondeur, visible par temps (très) clair.
Le départ se fait depuis Portofino. Il y a des bateaux toutes les heures en été et il vous faudra 25 minutes pour pouvoir vous y rendre (12€ A/R). Il est parfaitement jouable de faire Portifino
le matin et cette excursion l'après-midi. L'excursion en bateau est de toute beauté. Petit conseil : il faut se placer sur la droite du bateau à l'aller pour voir au mieux les rochers et se
rendre au bout du bateau à l'arrivée. Cette arrivée justement est superbe. On voit progressivement l'abbaye et on se demande à chaque fois comment les religieux pouvaient faire construire à cet
endroit. La visite de l'abbaye n'est honnêtement pas exceptionnelle mais cela fait partie du jeu. En revanche, l'ascension à la tour André Doria offre une superbe perspective sur la plage et le
site médiéval. Mais c'est là que j'ai été hors de moi. Je ne suis jamais contre des aménagements pour faire vivre le tourisme. Mais là, désolé, c'est juste un scandale que d'avoir un restaurant
aussi immonde et une plage privatisée à 50% sur un tel site. C'est une pure honte ! Cela gâche toute la vue et l'intégrité du site. La baignade en été est en revanche super agréable ! Compter 3h
sur place !
C'est la star des Cinque Terre (bien titillée par Riomaggiore il est vrai). Vernazza, c'est la carte postale absolue. Un village d'enfer, une petite plage, une église superbe qui donne sur la
mer, des points de vue extraordinaires, une arrivée par bateau, train ou randonnée, une piazzeta avec des restaurants... Vernazza est un incontournable et vous y retournerez probablement une
autre fois durant votre séjour.
Je vous conseille la randonnée tôt le matin en venant de Corniglia. Elle est beaucoup moins difficile que dans l'autre sens où j'en ai vu à l'article de la mort. Vernazza se dévoile au bout d'une
heure trente avec la tour circulaire du 13è siècle du château Doria (1,5€ pour monter, la vue est sympa). Auparavant, Vernazza était fortifiée de tout son long... La seconde guerre mondiale ayant
grandement altéré le site, il reste maintenant la tour qui offre une vue panoramique sur la ville et sur Monterrosso Al Mare. Pour obtenir la photo de la ville, faites comme si vous vous rendiez
sur Monterrosso... On est resté près d'une heure à regarder la cité. Magnifique, particulièrement en début de soirée. Allez également visiter l'église principale, les pieds dans l'eau ! Très
reposant ! Enfin, pour manger, ne vous cassez pas la tête : direction une foccaceria avant d'aller piquer une tête du côté des rochers (ou du sable). Une douche est à votre disposition !
Manarola est la deuxième des trois "stars" des Cinque Terre. Après Corniglia la terrestre, on retrouve ici le côté maritime qui plait aux vacanciers et aux locaux. Construite au 13è siècle après une épidémie de peste à Volastra sur les hauteurs, ce village se constitue d'une grande allée principale d'où partent les carrugi. Le village est plutôt sympa et les maisons de pêcheurs sur le promontoire sont vraiment très belles. Plusieurs choses sympas à expérimenter :
Tout d'abord, il est obligatoire de piquer une tête ! Avec une eau cristalline, impossible de résister à l'envie de se baigner ! Il y a plusieurs possibilités pour se jeter à l'eau. La première
se situe au niveau de l'allée et de la descente, mais il y a beaucoup de monde. On peut voir à cet endroit des cinglés (pas d'autres termes) qui sautent d'une hauteur impressionnante... un
coup à choper la mort ou la chaise roulante... La deuxième consiste à passer de l'autre côté des rochers. Plutôt sympa, moins de monde et un escalier pour remonter. C'est ici que nous nous sommes
baignés et ce spot a pour avantage d'offrir une bonne vue sur le village après quelques brasses. Le troisième spot pour se baigner se situe derrière la balade (quelques minutes à pied), plus
sauvage, plus dangereux mais moins fréquenté, avec une petite vue sur Corniglia.
Il ne faut pas hésiter à monter tout en haut du village afin de découvrir la belle église San Lorenzo. On aurait aimé également continuer pour faire la "randonnée de l'amour" ou revenir vers
Corniglia, mais les deux chemins de randonnée sont hors service.... Manarola est un incontournable mais je ne l'ai pas plus apprécié que cela... simple question de goût !
Riommagiore est l'un des villages les plus photographiés des Cinque Terre. Au pied de la cité se trouve un tout petit port de pêche blotti dans une crique aux étranges rochers stratifiés. De la
haut sautent quelques inconscients à l'image de leurs homologues d'un jour de Manarola. Le réflexe qu'on a tous à Riommagiore est, évidemment de descendre pour prendre une superbe photo
des maisons réhabilitées et repeintes ! C'est carrément photogénique et on peut y rester un bon moment. Mais pitié, pourquoi est-ce devenu le spot des poufs d'instagram ?
Ensuite, il faut vraiment filer dans le village sur les hauteurs. Nous avons eu la chance de nous balader un dimanche et les scènes de la vie quotidienne sur la place Vignaioli, à côté de
l'école, valaient la peine d'être observées un long moment. Les anciens sur les bancs, les enfants jouant avec un insecte, les touristes chinois pressés... Au final, Riomaggiore est assez étendu
et les points de vue sont vraiment magnifiques. Pour manger, et surtout boire un bon spritz à l'ombre d'un parasol, on vous recommande d'aller à Fuori Rotta, du côté de
l'église. Un poil cher, mais accueil à la cool, au calme avec de quoi boire un coup et manger. On a vu le prêtre y avaler cacahuètes et verre de vin blanc ! Ce village est vraiment superbe et
très apaisant, au contraire des autres...
Autant vous le dire tout de suite, j'ai adoré Corniglia et je ne regrette absolument pas d'avoir choisi ce spot pour 4 jours. Ce village est bien moins touristique que les quatre autres des
Cinque Terre. Plus apaisé et apaisant, les 377 marches pour l'atteindre freinent (je pense) un peu le tourisme de masse dans la petite cité. Le charme opère tout de suite pour la plus terrestre
des cinq soeurs. Accroché à un promontoire et entouré de vignes, le village (bien que la montée est plutôt light) est à une centaine de mètres de hauteur. Il bénéficie donc d'une position
extraordinaire pour les couchers de soleil. La via Feschi traverse le village jusqu'à une petite place au pied d'une église. Les ruelles sont ombragées, des "plages" sont conquises par les
touristes et locaux en contrebas de la voie ferré ou à l'autre bout du village. Il ne faut pas hésiter à vous rendre à l'église San Pietro avec son superbe palmier qui lui fait de l'ombre en
été. Construite au 14è siècle, les lumières sont superbes à l'intérieur accompagnées d'une superbe rosace.
Le but à Corniglia : arpenter les rues, se balader, se perdre, se retrouver, boire un café, manger une glace, se rendre au même lieu qu'il y a quinze minutes pour y voir de nouvelles
lumières...
Un bon plan pour acheter sa nourriture à préparer à l'appart : direction A Butiega sur la droite en sortant de mon logement. Accueil hyper sympa, des plats à emporter, un sens commercial. On y
est allé une fois par jour. Juste en face, un petit café. Parfait le petit expresso à emporter !
Alors il en pense quoi le caméléon ?
Les + de la Ligurie
Les - de la Ligurie