Octobre 2019
— Découvrir les villes impériales marocaines sans voiture —
Pourquoi retourner au Maroc 8 ans après mon premier séjour à Marrakech ? Au départ, plus par pure opportunité. Je n'arrivais pas à trouver un plan qui me plaisait pour Octobre. Et à quelques kilomètres de chez nous, il y avait l'occasion d'atteindre le Maroc pour juste 100€ l'aller-retour. Et puis quelle bonne idée de regoûter au Maroc ! Sa gastronomie, la richesse culturelle et religieuse du Maghreb, ses paysages : le Maroc reste toujours un bon choix pour s'évader. Pour cette deuxième étape, nous avions envie de découvrir les villes impériales, avant j'espère, un acte 3 dans le sud dans la Vallée des Roses et le désert de Merzouga. Et il y a de quoi faire entre Fès, Meknès et Rabat. Allez suivez-nous dans notre nouveau périple marocain...
*** Article dédicacé à Hervé et Odile, nos collègues baroudeurs que nous avons pris plaisir à revoir tout au long du séjour ***
Que dire ! J'ai été très en colère vis-à-vis de Ryanair. Oui, je ne me suis pas enregistré en ligne, pensant que c'était juste pour ceux qui voulaient absolument choisir leur place... et je me suis retrouvé avec une taxe de 55€ par billet. Je ne comprends pas pourquoi des comptoirs d'enregistrement ne permettent pas de s'enregistrer... bref ! Le pire était l'obligation d'avoir une version papier du billet. À l'ère du numérique et d'un développement durable que l'on recherche tous, tout est juste inventé pour se faire taxé. On ne se fera plus avoir pour deux raisons. Premièrement, nous le savons... et surtout, je ne pense pas reprendre, sauf contrainte, Ryanair et ses méthodes commerciales plus que douteuses. En dehors de cela, le personnel a fait le taff...
Il y a beaucoup d'offres de qualité sur Fès pour profiter d'un riad authentique et les prix varient énormément. Pour vraiment en profiter et être superbement placé, au calme mais à proximité de l'axe principal du vieux Fès, filez au Riad Les Idrissides.
Tenu par une propriétaire vraiment sympa qui prend le temps de vous expliquer la ville, vous êtes ici bien reçu, la ville est belle, le petit-déjeuner est sympa et la vue sur Fès exceptionnelle depuis le roof-top. Ils ont même pris le temps de nous amener dans un bon restaurant, pas cher et de revenir nous chercher la première journée comme nous étions arrivés tard !
Si vous visitez Meknès, vous ne paierez pas trop cher votre logement. Les "dar" et les riads sont relativement bon marché, avec en général un roof-top de folie. Ils sont vraiment regroupés géographiquement proche du marché couvert. Envie d'être tout confort et bien accueilli ? Filez sur Dar Meknès Trésor, un dar récent géré de main de maître par Rachid qui tient à ce que tout soit parfait. La terrasse est superbe et offre un coucher de soleil sur tout Meknès avec une vue sur l'un des plus imposants minarets de la ville, celui de la mosquée de Sidi Quadou El-Alami. Les chambres sont spacieuses et très propres, le petit-déjeuner est très bon et c'est bon marché !
Alors là, on tombe dans le luxe le plus absolu... Si vous voulez vraiment profitez d'un superbe lieu, filez vite au Riad Marhaba, en plein cœur de la kasbah de Rabat. La maison est d'une exceptionnelle beauté, l'accueil y est gentil, le propriétaire a tout fait pour répondre à notre demande d'impression de billet d'avion (vous savez, Ryanair !), les chambres sont belles et le roof-top avec vue sur tout Rabat est à tomber à la renverse. Ce site vous inciterait presque à ne pas bouger, à profiter du petit-déjeuner et surtout de Rosa, la véritable propriétaire, la petite chatte grise à la merveilleuse histoire. Abandonnée dans les rues, elle avait décidé de s'installer au riad devant la porte, en revenant chaque jour. Finalement, la famille l'a adoptée. Puis ils l'ont emmenée dans une autre maison suite à leur déménagement. La petite chatte a miaulé pendant des jours, malheureuse. Depuis ce moment, ils l'ont remise dans le riad qu'ils ont conservé (malgré le fait qu'ils souhaitaient revendre le site) et la petite chatte passe son temps entre le roof-top et les moelleuses couvertures des clients. Bref, un bonheur et une belle conclusion de voyage !
Nous n'avions pas spécialement envie de courir pour ce voyage. Et surtout, nous n'avions pas envie de louer une voiture et de galérer pour stationner à proximité des médinas. Pour ce parcours, pensez au train, au tarif dérisoire quand on voit ce que l'on peut payer à la SNCF. Vous recevrez vos billets directement par mail ! Pensez à réserver par une carte N26 par exemple pour éviter tout frais en ligne. Pour ce trip, nous sommes restés 4 nuits à Fès, 3 nuits à Meknès (pour voir un peu la région) et 2 nuits à Rabat. Dernière nuit à Fès près de la gare, avant de refiler sur l'aéroport tôt le matin. N'hésitez pas à prendre le taxi, ils ont enfin l'habitude d'utiliser un compteur !
Ce qui m'a surpris tout de suite à Fès, en dehors de sa beauté, est la tranquillité avec laquelle nous avons pu la découvrir loin des rabatteurs. Et cela change vraiment d'une ville comme Marrakech ! On le concède, il y en a quelques uns, mais c'est vraiment anecdotique en comparaison de la belle du Sud. Au départ, le dédale de rues peut impressionner, mais vous comprendrez vite que Fès s'est constituée autour de deux axes, Talâa Kbira et Talâa Sghira qui tranchent la ville et qui permet d'atteindre les principaux points d'intérêt. Alors, on découvre quoi à Fès ?
Cette porte sera votre premier contact avec Fès si vous arrivez par taxi. Des zelliges, oui, vous allez en voir et cela commence par cette magnifique porte d'où partent ces fameuses deux rues dans lesquelles vous déambulerez pendant plusieurs jours. Prêt pour le grand bain dans cette fourmilière ?
Si vous aimez les écoles coraniques, vous serez servis ! Vous apercevrez surement la médersa Bou-Inania, la plus grande médersa de Fès. Quand on franchit la porte, on en prend plein la vue. C'est aussi la seule qui détient un minaret et une mosquée. Malheureusement les logements ne sont pas visibles et en état très moyen. Au contraire, certaines médersas ont été bien restaurées à l'image de la médersa Attarine. Datant du XVIe siècle, elle porte le nom du quartier des épiciers. C'est une des plus secrètes avec un patio superbement orné. Dans les parties hautes, le cèdre est magnifiquement travaillé et s'harmonise brillamment avec les stucs aux motifs végétaux et lettres arabes. Au fond, il y a une salle de prière avec un superbe plafond en bois agrémenté d'un imposant lustre datant de plusieurs centaines d'années. Dans les petites chambres, vous pourrez jeter un oeil sur l'une des mosquées les plus importantes du monde musulman, la mosquée Qaraouiyine. Vous aurez à l'esprit que dès que vous verrez des tuiles vertes, c'est qu'un monument saint se dévoile !
Dans ce parcours, on découvre l'artisanat de Fès... et pas le plus facile au niveau des conditions de travail. Vous serez inévitablement attiré par la place Seffarine, celle des
dinandiers, tout d'abord car elle est placée de façon stratégique dans la ville ancienne, mais aussi car vous entendrez le bruit des dinandiers qui travaillent le cuivre sans relâche. Le nom de
cette place provient d'asfar en arabe, qui veut dire jaune, comme la couleur du cuivre ! Ensuite, comme tout bon touriste, vous irez découvrir les tanneries chouara.
C'est le spot le plus connu et le plus photographié de Fès. Et pour ne pas se faire trop alpaguer, il va falloir ruser ! Ce qu'il faut faire... suivez un groupe et immiscez-vous dedans en
"loosdé", personne ne remarquera rien et vous pourrez en profiter tranquillement. Le principe est le même pour chaque spot : on vous emmène dans un magasin, on vous donne un peu de
menthe pour vous mettrez sur le nez afin de ne pas tourner de l’œil. Quand il ne fait pas très chaud, c'est très loin d'être horrible comme sensation olfactive, il faut se détendre un peu... J'ai
vu des touristes faire un de ces cirques ! Bref...
Les tanneries ont été restaurées et offrent dorénavant de meilleures conditions de travail aux employés. Je n'ose imaginer avant comment c'était. Alors pourquoi ça sent mauvais ? Cela est dû aux
peaux, débarrassées des poils qui sont trempées dans de la fiante de pigeon puis dans des cuves de chaux avant d'être lavées. Dans un deuxième temps, ces peaux sont colorées avec des teintes
souvent naturelles comme le coquelicot, l'indigo ou le safran, puis tannées et séchées.
Superbe place que la place Nejjarine... Avec sa petite fontaine et ses petits chats, ce spot de Fès a tout pour plaire. Il y a trois sites d'intérêt dans ce coin de Fès, le musée Nejjarine des
Arts et Métiers du bois, le mausolée Moulay Idriss et le souk Henna.
J'ai eu un vrai coup de cœur pour le musée Nejjarine... Au départ, découvrir une structure muséale qui parle du bois ne m'emballait pas vraiment, mais une fois la porte passée,
j'ai vraiment revu mon jugement hâtif. Le bâtiment déjà est un magnifique ancien caravansérail du XVIIIe parfaitement rénové. On prend une claque dès l'entrée quand on aperçoit la hauteur de
l'édifice. Puis on découvre les salles. On le concède, il y a peu de panneaux explicatifs, on sera plus dans l'observation et le plaisir de découvrir différents objets. Au premier étage, on
découvre les variétés de portes, de fenêtres, des piliers à chapiteaux ou des jouets d'enfants. Le musée expose une superbe ammaria, sorte de siège de mariée. Le deuxième étage laisse
place aux instruments de musique qu'on aurait aimé voir en action avec des petites vidéos par exemple. Enfin, sur la terrasse, une superbe vue sur la place !
Vous vous baladerez dans le souk Henna, ou souk du henné ou vous trouverez tout ce qu'il vous faut pour vous maquiller ! Enfin, vous pourrez jeter un œil au mausolée
Moulay Idriss, lieu de réunion et de passage de nombreux musulmans. Après cette balade, n'hésitez pas à passer du côté de Bâb R'Cif et de découvrir la rive andalouse. Il y a moins de
choses à voir, mais c'est tout aussi authentique et secure (en journée).
Et le vrai plaisir de Fès, quel est-il ? La déambulation dans les rues, assurément. Laissez-vous inspirer par le dédale des petites rues, c'est ici que vous trouverez le poumon du vieux
Fès, vous verrez les enfants sortir de l'école, les habitants échangeant les derniers potins ou les anciens aller à la prière. Posez-vous boire un thé et observer cette fourmilière humaine !
Visiter Fès el-Jdid vous offrira un tout autre visage de Fès, particulièrement la partie juive, le mellah. Pour vous y rendre, traversez déjà le très relaxant jardin Jnane-Sbil, de style arabo-andalou ceint de hautes murailles. C'est un vrai lieu de promenade apprécié par les locaux. Puis partez à la découverte du mellah, premier quartier juif du Maroc au XIVe siècle. Comme le quartier était accolé au Palais Royal, peu de risque de se faire embêter, les juifs profitaient donc d'une belle protection ! Puis filez au cimetière juif, d'un blanc immaculé. Des centaines de tombes vont éblouir votre iris. Messieurs, vous porterez la kippa !
Mais le meilleur moment reste pour moi la découverte de la synagogue Aben Danan. Construite au XVIIe siècle et restaurée il y a 20 ans, cet édifice est localisée dans une petite rue où la vidéo-surveillance est de rigueur. On vous accueille de façon très simple et gentille en vous divulguant quelques informations sur le culte et les différentes parties qui composent le site. J'ai beaucoup aimé la Torah du XVIIe siècle qui fait en réalité 52 mètres de long. Les juifs séparent comme les musulmans les femmes (qui sont sur la mezzanine) et les hommes pour la prière. Au sous-sol, vous pourrez jeter un œil au mikva, lieu de purification des femmes avant le mariage (cela ne donne pas trop envie !). Une terrasse vous offrira une vue sur le cimetière. Avant de repartir vers le centre de Fès, appréciez l'animation assez bruyante autour de la porte Semmarine... le Maroc dans toute sa splendeur !
Meknès a été le deuxième arrêt de notre périple dans le nord du Maroc. Elle est l'une des quatre villes impériales du pays et est surnommée la ville aux cent minarets et s'est développée au cœur
d'une région parsemée de vignes et d'oliviers. Meknès a clairement saisi l'importance de son patrimoine historique, pour preuve, un nombre important de musées et de sites historiques sont fermés
pour restauration et on ne peut que s'en réjouir. Mais plus que cela, ce fut effondrement d'un minaret un vendredi de février 2010 qui poussa les autorités à bouger !
Globalement, Meknès est construite en trois grands quartiers : la médina et le vieux mellah, la ville impériale et la ville nouvelle. Commencez selon votre envie, mais j'ai trouvé que pour un
après-midi, la ville impériale était une bonne introduction pour se dégourdir les jambes après le train. Pour ceci, vous ferez déjà un arrêt par Bab-Mansour, la plus importante
porte de Meknès achevée en 1732. Elle symbolise la toute-puissance du sultan et vous permet d'atteindre la ville impériale. Sur votre gauche en continuant, vous apercevrez le
mausolée de moulay Ismaïl, fermé pour travaux ! Ces travaux sont finis apparemment mais ils attendent le roi pour inaugurer ! Dommage, cela semblait magnifique et ouvert aux
non-musulmans. Continuez jusqu'au bassin de l'Agdal qui servait à abreuver les chevaux de la grande cavalerie du moulay, devenu un lieu de promenade pour les locaux
particulièrement agréable en fin d'après-midi. Puis allez découvrir (si vous le voulez car c'est un peu cher) les greniers Hri Souani qui auraient accueillis 12.000 chevaux (qui
pouvaient donc boire à côté) ! En repartant vers le centre, vous pourrez observer yeux écarquillés les cigognes qui sont les maitresses des lieux au dessus du golf impérial.
Le lendemain, profitez de la médina en commençant votre périple par les souks ou la médersa car cette dernière offre une vue extraordinaire sur la Grande Mosquée. N'oubliez pas de trainer en soirée sur la place El-Hedim, une variante de la place Jemaa el-Fna de Marrakech... évidemment, le dresseur de singes et celui du serpent n'auront pas nos faveurs...
Le conseil du Caméléon : envie de bien manger, filez Chez Aisha : restaurant avec des locaux et des touristes au prix doux et avec des plats et un accueil absolument délicieux !
Encore un site antique pourriez-vous me dire ! Oui, en effet, les Romains ont vraiment conquis toute l'Europe, de l'Écosse au Maroc en passant par le Proche-Orient. Pourquoi vouloir s'y rendre ? Tout d'abord, c'est un des plus beaux sites du Maroc, classé Patrimoine Mondial de l'Unesco. Ensuite, vous vivrez l'expérience d'un taxi collectif... Je n'avais jamais passé 30 minutes à deux sur le siège passager avant d'une Mercedes ! Enfin, car cela vous fera une belle virée depuis Meknès en y incluant l'après-midi Moulay-Idriss. Mais que voir sur Volubilis ?
Déjà, le site en lui-même est superbe. On a peine a imaginer que les lions de l'Atlas (pas les footballeurs de l'équipe nationale) étaient présents dans la région avant leur extinction par...
l'Homme. Volubilis intègre l'Empire Romain en 40 et Caligula, le sanguinaire, y aurait séjourné plusieurs fois. La ville prit son essor grâce au commerce de l'olive, du blé et du gibier et se
para de magnifiques monuments au IIe et IIIe siècle. Volubilis a pu accueillir plus de 20.000 habitants. La balade vous prendra au minimum trois bonnes heures. Mention spéciale au
Capitole, à l'arc de triomphe et aux superbes mosaïques des grandes maisons des riches romains.
Le conseil du Caméléon : pour vous rendre à Volubilis depuis Meknès, il n'y a plus de bus. Il faudra prendre le taxi collectif au niveau de l'Institut Français.
J'ai une de mes amies de travail qui vit avec un marocain dont la maman est de Moulay-Idriss. Cette amie, qui se reconnaîtra si elle lit mon article, m'avait conseillé de découvrir cette petite ville, haut lieu de l'Islam au Maroc. En effet, c'est le lieu parfait pour passer l'après-midi après avoir visité Volubilis le matin aux heures les moins chaudes. Mais qui est est Moulay-Idriss ? C'est l'arrière petit-fils de Mahomet et ce dernier est enterré ici et est de surcroit le fondateur de la dynastie des Idrissides. La ville est devenue une vrai lieu de pèlerinage pour les Marocains et s'affirme comme la première étape de tout nouveau souverain à la tête du royaume marocain.
Alors que pensez de Moulay-Idriss ? Du bon et du moins bon... En toute honnêteté la ville est superbe, perchée sur deux collines. Bien que l'on voit arriver le touriste comme un pigeon au centre-ville, tout est fait "de bonne guerre" sans être trop oppressant. Prenez déjà un thé sur la place Mohammed V qui permet de voir la ville s'animer tout autour du mausolée. Vous ne pourrez pas le visiter si vous n'êtes pas musulman, mais vous pourrez y jeter un œil, en respectant la fameuse barrière de bois. Il y aura toujours un ancien pour vous raconter l'histoire du lieu et vous verrez beaucoup de pèlerins en costume traditionnel. Ensuite, allez vous balader selon votre humeur dans la médina très colorée. Perdez-vous ! Suivez les chats, les enfants ou les ânes qui vous permettront de vous orienter. Redoublez de discrétion dans vos prises de photos, les locaux ne sont pas très enclins à apparaître dans votre boite optique. Mais le vrai intérêt de Moulay-Idriss est de pouvoir la surplomber ! Direction les terrasses ! Et pour cela, il va falloir marcher, se tromper, être sûr de soi, se tromper de nouveau. Pour trouver les terrasses, sans donner d'argent, prenez sur la gauche quand vous êtes sur la place Mohammed V et montez. Toujours plus haut ! Si vous croisez des enfants vous proposer de l'aide, c'est que vous n'êtes pas loin. Et puis vous trouverez le spot qui vous permet de tout voir ! Absolument superbe !
Le coup de gueule du Caméléon : quand vous serez sur une terrasse, un charmant "petit vieux" vous proposera
le thé... il a une vue merveilleuse sur Moulay-Idriss. Dans la tradition orientale, on ne refuse pas... Nous y sommes allés : après 1h30 vraiment sympa, il nous a réclamé de l'argent... très
déçus ! Nous étions amers, comme le troisième thé dans la tradition ! Mais une personne malhonnête ne doit pas jeter un discrédit sur l'ensemble de la population ! Déclinez fermement sa
proposition !
Coup de cœur assuré pour Rabat et sa kasbah des Oudaïas vont vous mettre un grand coup ! La magie commence déjà dès la sortie du train... Les palmiers le long de l'avenue, l'animation du centre ville, le tramway et l'arrivée dans la médina... jusque-là, on est déjà séduit par l'aspect dynamique de la capitale. Cette cité bouge et semble proposer un mélange assez insolite de tradition et de modernité. Mais l'un des coins les plus sympas reste assurément, bien que très touristique, la kasbah des Oudayas. C'est l'une des premières constructions arabes de la ville datant du XIIe siècle.
Mais ça veut dire quoi Oudaïa ? Cela fait référence à une tribu de pillards légèrement psychopathes qui sévissaient dans la région. Une fois stoppés par le sultan qui fit arrêter leur chef
en 1832, ils ont filé vers Fès avant de s'y faire déloger. Un des groupes fut installé manu militari dans cette kasbah et y sont devenus plus calmes (en fait, ils
s'occupaient de matter d'autres voyous, les tribus zaers, tout un programme !). Aujourd'hui, on peut s'y promener tranquille sans risquer sa vie comme au XIXe siècle. Il n'y a qu'une
seule manière de découvrir la kasbah, se faire plaisir et aller au gré de ses envies. Suivre le bleu, le blanc jusqu'au sémaphore offrant une superbe vue sur Salé. En descendant, vous
verrez des femmes aller prier Sidi el-Yabouri pour trouver un mari ! Le quartier est superbement photogénique et les petits chats du quartier rendront vos photos d'autant plus attrayantes.
Envie de vous poser et de chiller ? La bonne adresse se situe juste à côté du jardin andalou rempli de petits chats plus mignons les uns que les autres. Attention, la rage existe au Maroc et les chats peuvent la transmettre. Ici, ils sont soignés et gérés par une association. Si vous en voyez un mal en point (cela a été mon cas), n'hésitez pas à contacter un gardien qui va s'en occuper. Puis filer au café maure. La bonne adresse pour profiter d'un bon thé à la menthe et de pâtisseries (les meilleures que j'ai mangées pendant ce séjour). La vue sur Salé et les pêcheurs est exceptionnelle.
Le roi au Maroc est une figure incontournable. Il est le chef politique et celui des croyants. Suite à quelques discussions avec des Marocains, nous avons pu sentir le réel attachement de la population au roi, au contraire des ministres... L'histoire de la royauté est particulièrement présente à Rabat, capitale impériale. Pour le voir, il faut filer au mausolée de Mohammed V, ancien roi considéré comme le père de la nation marocaine moderne. Le site est gratuit et vous aurez la possibilité de faire des photos. Dix ans ont été nécessaires pour construire ce mausolée fait de marbre et gardé par des militaires en armes qui ne refusent pas une petite photo avec les badauds. À l'intérieur, tout est absolument luxueux ! Vous accéderez à la partie supérieure et pourrez voir en contrebas les tombeaux de la famille royale. Le sarcophage royal est fait en onyx du Pakistan et dressé sous une coupole d'acajou et de cèdre du Liban. Ce qui m'a le plus interloqué est la présence en continu d'un homme qui prie pour les défunts... Une mosquée jouxte le tombeau. Collez votre œil sur les portes en fer pour tenter d'observer l'intérieur. C'est donc un haut lieu de la royauté. Nous avons pu le remarquer quand ils ont mis tout le monde dehors... pour recevoir une délégations de responsables saoudiens venus se recueillir dans le mausolée histoire de réchauffer les relations entre les deux pays.
Mais ce n'est pas tout sur le site car vous aurez la chance de découvrir la tour Hassan et un ensemble des dizaines de colonnes. Cette tour aurait du être un minaret de 80 mètres de haut ! Elle fait quand même 44 mètres de haut et ses quatre façades sont ornées. Le projet avait été de fonder la plus grande mosquée du monde d'où les colonnes. Le projet fut arrêté à la mort de Yacoub el-Mansour et du terrible tremblement de terre de Lisbonne de 1755 qui occasionna des dégâts jusqu'au Maroc. Profitez du site, tout est gratuit et il est très agréable d'y déambuler avant de filer sur Salé par le tramway !
Quand vous avez visité Rabat et apprécié le dynamisme et la modernité, vous ne pouvez qu'être légèrement secoué par l'aspect hyper traditionnelle de sa voisine en face Salé ! D'autant plus que la
solution idéale pour s'y rendre et de prendre le tramway à seulement quelques stations de la tour Hassan. Mon amie artiste m'avait recommandé d'y aller. Je ne regrette pas mais c'est sûr que si
tu es novice dans la découverte du monde musulman, tu ne te sentiras pas très à l'aise dans ce quartier (alors qu'il n'y a strictement rien à craindre). De plus, on peut penser que Salé perdra
une bonne partie de son authenticité avec les projets pharamineux en cours (marina...).
Rentrez dans la médina et filez vers la médersa mérinide qui est absolument superbe et où vous serez seuls et bien reçus. Cette école coranique date quand même du XIVe siècle et on peut y découvrir un large panorama sur la ville et la belle place. On le concède, une medersa ressemble très souvent à une autre... mais celle-ci possède un charme certain. En partant, on se fait alpaguer par un guide officiel. On s'est pour une fois laissé tenter. Ils nous a baladé dans Salé pendant 45 minutes. On a eu la chance de jeter un œil à la Grande Mosquée et de se faire balader dans différents points d'intérêt de Salé (comme le mausolée de Sidi Abdelallah ben Hassoun) vers lesquels nous nous ne serions pas rendus par nous-même. Le meilleur moment fut pour nous la petite ascension sur les anciennes murailles pour apercevoir le cimetière de Salé avec la vue sur Rabat.
On ne se cache plus ! Laëtitia et moi choisissons aussi nos destinations avec comme objectif aussi de s'en mettre plein le ventre. Nous aimons manger ! Et surtout des plats orientaux ! Le Maroc nous avait laissé un bon souvenir gustativement parlant. Cela s'est reconfirmé ! Alors, on mange quoi au Maroc ?
Commencez par une soupe Harira. Parfait pour éveiller son appétit. Tout le monde connait le couscous, évidemment ! Mais au Maroc, il n'est pas très épicé au contraire d'autres pays du Maghreb. Chaque famille et restaurant aura sa recette. Vous pourrez en manger un bon Chez Rachid ou à El Oud à Fès. Les tajines aussi sont les plats les plus servis au Maroc et peuvent se préparer avec des légumes, du poisson ou de la viande. La pastilla est aussi une sorte de grand gâteau à la pâte feuilletée aux amandes fourré avec du pigeon ou du poulet, saupoudré de cannelle et de sucre glace. Il y a aussi la rfissa, un plat typiquement berbère superbement servi Chez Aisha à Meknès. Et puis les brochettes-frites en tout genre passent très bien après une journée de marche.
Et en dessert, le thé à la menthe. Je ne bois jamais de thé en France, mais au Maroc, je ne bois que ça. On est déjà loin quand on boit un vrai thé à la menthe, mais il faut obligatoirement l'accompagner ! La corne de gazelle est un grand classique, mais quand elles sont aussi bonnes que sur Made in M, à Fès, eh bien on craque encore plus ! Le mélange pâte d'amande parfumée à la fleur d'oranger, quel délice ! Les shebbakia, rubans de pâte frits à base d'anis, de cannelle, de fleur d'oranger le tout trempé dans du miel aura aussi la peau de votre régime. Et il y a tellement d'autres sortes comme le briouate, laissez-vous tenter, vous ne serez jamais déçu !
Et pour vos achats ? Des dattes, des épices ?
C'est un de mes petits plaisirs dans les pays musulmans, je ne dois pas être le seul... j'adore l'appel à la prière, l'adhan (prononcez azan), l'appel du muezzin. Je trouve qu'il n'y a rien de plus enivrant. Un conseil, regardez sur internet les horaires d'appels pour vous trouver un bon spot. Je vous le concède, l'appel à la prière en plein milieu de la nuit, ce n'est pas celui que l'on préfère, mais pour ceux en soirée, un petit thé sera parfait pour apprécier. Pour la petite histoire, c'est Mahomet au VIIe siècle qui imposa ce principe religieux à tous les croyants. Autre différence notable : l'appel n'est pas le même dans les pays chiites que dans les pays d'obédience sunnite. L'appel est fait en arabe, peu importe le pays, hormis la Turquie ! Selon la tradition, le muezzin doit être debout en direction de la Mecque, doit tourner son corps de gauche à droite pour être bien entendu et se boucher les oreilles pour ne pas être perturbé. Si vous visitez un pays musulman, vous comprendrez vite la place essentielle de la religion, ne serait-ce que par l'appel !
Alors il en pense quoi le caméléon ?
Les + de cette région du Maroc
Les - de cette région du Maroc
Alors, envie de visiter cette partie du Maroc ?
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